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Сцена 2. Граф де Салюр.

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Граф де Салюр: Vous a-t-on assez fait la cour, ce soir?

Графиня де Салюр: Je l'espère bien!

Граф де Салюр: C'en était presque ridicule... pour moi!

Графиня де Салюр: Est-ce une scène? Avez-vous l'intention de me faire des reproches?

Граф де Салюр: Non, ma chère amie, je dis seulement que ce M. Burel a été presque inconvenant auprès de vous. Si... si... si j'avais eu des droits... je me serais fâché.

Графиня де Салюр: Mon cher ami, soyez franc. Vous ne pensez plus aujourd'hui comme vous pensiez l'an dernier, voilà tout. Quand j'ai su que vous aviez une maîtresse, une maîtresse que vous aimiez, vous ne vous occupiez guère si on me faisait ou si on ne me faisait pas la cour. Je vous ai dit mon chagrin, j'ai dit, comme vous ce soir, mais avec plus de raison: Mon ami, vous compromettez Mme de Servy, vous me faites de la peine et vous me rendez ridicule. Qu'avez-vous répondu? Oh! Vous m'avez parfaitement laissé entendre que j'étais libre, que le mariage, entre gens intelligents, n'était qu'une association d'intérêts, un lien social, mais non un lien moral. Est-ce vrai? Vous m'avez laissé comprendre que votre maîtresse était infiniment mieux que moi, plus séduisante, plus femme! Vous avez dit: plus femme. Tout cela était entouré, bien entendu, de ménagements d'homme bien élevé, enveloppé de compliments, énoncé avec une délicatesse à laquelle je rends hommage. Je n'en ai pas moins parfaitement compris.

Il a été convenu que nous vivrions désormais ensemble, mais complètement séparés. Nous avions un enfant qui formait entre nous un trait d'union. Vous m'avez presque laissé deviner que vous ne teniez qu'aux apparences, que je pouvais, s'il me plaisait, prendre un amant pourvu que cette liaison restât secrète. Vous avez longuement disserté, et fort bien, sur la finesse des femmes, sur leur habileté pour ménager les convenances, etc.

J'ai compris, mon ami, parfaitement compris. Vous aimiez alors beaucoup, beaucoup Mme de Servy, et ma tendresse légitime, ma tendresse légale vous gênait. Je vous enlevais, sans doute, quelques-uns de vos moyens. Nous avons, depuis lors, vécu séparés. Nous allons dans le monde ensemble, nous en revenons ensemble, puis nous rentrons chacun chez nous.

Or, depuis un mois ou deux, vous prenez des allures d'homme jaloux. Qu'est-ce que cela veut dire?

Граф де Салюр: Ma chère amie, je ne suis point jaloux, mais j'ai peur de vous voir vous compromettre. Vous êtes jeune, vive, aventureuse...

Графиня де Салюр: Pardon, si nous parlons d'aventures, je demande à faire la balance entre nous.

Граф де Салюр: Voyons, ne plaisantez pas, je vous prie. Je vous parle en ami, en ami sérieux. Quant à tout ce que vous venez de dire, c'est fortement exagéré.

Графиня де Салюр: Pas du tout. Vous avez avoué, vous m'avez avoué votre liaison, ce qui équivalait à me donner l'autorisation de vous imiter. Je ne l'ai pas fait...

Граф де Салюр: Permettez...

Графиня де Салюр: Laissez-moi donc parler. Je ne l'ai pas fait. Je n'ai point d'amant, et je n'en ai pas eu... jusqu'ici. J'attends... je cherche... je ne trouve pas. Il me faut quelqu'un de bien... de mieux que vous... C'est un compliment que je vous fais et vous n'avez pas l'air de le remarquer.

Граф де Салюр: Ma chère, toutes ces plaisanteries sont absolument déplacées.

Графиня де Салюр: Mais je ne plaisante pas le moins du monde. Vous m'avez parlé du dix-huitième siècle, vous m'avez laissé entendre que vous étiez régence. Je n'ai rien oublié. Le jour où il me conviendra de cesser d'être ce que je suis, vous aurez beau faire, entendez-vous, vous serez, sans même vous en douter... cocu comme d'autres.

Граф де Салюр: Oh!... Pouvez-vous prononcer de pareils mots?

Графиня де Салюр: De pareils mots!... Mais vous avez ri comme un fou quand Mme de Gers a déclaré que M. de Servy avait l'air d'un cocu à la recherche de ses cornes.

Граф де Салюр: Ce qui peut paraître drôle dans la bouche de Mme de Gers devient inconvenant dans la vôtre.

Графиня де Салюр: Pas du tout. Mais vous trouvez très plaisant le mot cocu quand il s'agit de M. de Servy, et vous le jugez fort malsonnant quand il s'agit de vous. Tout dépend du point de vue. D'ailleurs je ne tiens pas à ce mot, je ne l'ai prononcé que pour voir si vous êtes mûr.

Граф де Салюр: Mûr... Pour quoi?

Графиня де Салюр: Mais pour l'être. Quand un homme se fâche en entendant dire cette parole, c'est qu'il... brûle. Dans deux mois, vous rirez tout le premier si je parle d'un... coiffé. Alors... oui... quand on l'est, on ne le sent pas.

Граф де Салюр: Vous êtes, ce soir, tout à fait mal élevée. Je ne vous ai jamais vue ainsi.

Графиня де Салюр: Ah! Voilà... j'ai changé... en mal. C'est votre faute.

Граф де Салюр: Voyons, ma chère, parlons sérieusement. Je vous prie, je vous supplie de ne pas autoriser, comme vous l'avez fait ce soir, les poursuites inconvenantes de M. Burel.

Графиня де Салюр: Vous êtes jaloux. Je le disais bien.

Граф де Салюр: Mais non, non. Seulement je désire n'être pas ridicule. Je ne veux pas être ridicule. Et si je revois ce monsieur vous parler dans les... épaules, ou plutôt entre les seins...

Графиня де Салюр: Il cherchait un porte-voix.

Граф де Салюр: Je... Je lui tirerai les oreilles.

Графиня де Салюр: Seriez-vous amoureux de moi, par hasard?

Граф де Салюр: On le pourrait être de femmes moins jolies.

Графиня де Салюр: Tiens, comme vous voilà! C'est que je ne suis plus amoureuse de vous, moi. (целует ее) Plus de ces plaisanteries-là, entre nous, s'il vous plaît. Nous vivons séparés. C'est fini.

Граф де Салюр: Voyons, ne vous fâchez pas. Je vous trouve ravissante depuis quelque temps.

Графиня де Салюр: Alors... alors... c'est que j'ai gagné. Vous aussi... vous me trouvez... mûre.

Граф де Салюр: Je vous trouve ravissante, ma chère; vous avez des bras, un teint, des épaules...

Графиня де Салюр: Qui plairaient à M. Burel...

Граф де Салюр: Vous êtes féroce. Mais là... vrai... je ne connais pas de femme aussi séduisante que vous.

Графиня де Салюр: Vous êtes à jeun.

Граф де Салюр: Hein?

Графиня де Салюр: Je dis: Vous êtes à jeun.

Граф де Салюр: Comment ça?

Графиня де Салюр: Quand on est à jeun, on a faim, et quand on a faim, on se décide à manger des choses qu'on n'aimerait point à un autre moment. Je suis le plat... négligé jadis que vous ne seriez pas fâché de vous mettre sous la dent... ce soir.

Граф де Салюр: Oh! Marguerite! Qui vous a appris à parler comme ça?

Графиня де Салюр: Vous! Voyons: depuis votre rupture avec Mme de Servy, vous avez eu, à ma connaissance, quatre maîtresses, des cocottes celles-là, des artistes, dans leur partie. Alors, comment voulez-vous que j'explique autrement que par un jeûne momentané vos... velléités de ce soir.

Граф де Салюр: Je serai franc et brutal, sans politesse. Je suis redevenu amoureux de vous. Pour de vrai, très fort. Voilà.

Графиня де Салюр: Tiens, tiens. Alors vous voudriez... recommencer?

Граф де Салюр: Oui, Madame.

Графиня де Салюр: Ce soir!

Граф де Салюр: Oh! Marguerite!

Графиня де Салюр: Bon.. Vous voilà encore scandalisé. Mon cher, entendons-nous. Nous ne sommes plus rien l'un à l'autre, n'est-ce pas? Je suis votre femme, c'est vrai, mais votre femme - libre. J'allais prendre un engagement d'un autre côté, vous me demandez la préférence. Je vous la donnerai... à prix égal.

Граф де Салюр: Je ne comprends pas.

Графиня де Салюр: Je m'explique. Suis-je aussi bien que vos cocottes? Soyez franc.

Граф де Салюр: Mille fois mieux.

Графиня де Салюр: Mieux que la mieux?

Граф де Салюр: Mille fois.

Графиня де Салюр: Eh bien, combien vous a-t-elle coûté, la mieux, en trois mois?

Граф де Салюр: Je n'y suis plus.

Графиня де Салюр: Je dis: combien vous a coûté, en trois mois, la plus charmante de vos maîtresses, en argent, bijoux, soupers, dîners, théâtre, etc., entretien complet, enfin?

Граф де Салюр: Est-ce que je sais, moi?

Графиня де Салюр: Vous devez le savoir. Voyons, un prix moyen, modéré. Cinq mille francs par mois: est-ce à peu près juste?

Граф де Салюр: Oui... à peu près.

Графиня де Салюр: Eh bien, mon ami, donnez-moi tout de suite cinq mille francs et je suis à vous pour un mois, à compter de ce soir.

Граф де Салюр: Vous êtes folle.

Графиня де Салюр: Vous le prenez ainsi; bonsoir.

(Графиня хочет уйти в спальню)

Граф де Салюр: Ça sent très bon, ici.

Графиня де Салюр: Vraiment?... Ça n'a pourtant pas changé. Je me sers toujours de peau d'Espagne.

Граф де Салюр: Tiens, c'est étonnant... ça sent très bon.

Графиня де Салюр: C'est possible. Mais, vous, faites-moi le plaisir de vous en aller parce que je vais me coucher.

Граф де Салюр: Marguerite!

Графиня де Салюр: Allez-vous-en! (он не уходит) Ah! C'est comme ça. Eh bien, tant pis pour vous.

(Графиня начинает раздеваться)

Графиня де Салюр: Ne m'approchez pas, ou je me fâche!...

(Он целует ее, он выплескивает стакан воды)

Граф де Салюр: C'est stupide.

Графиня де Салюр: Ça se peut... Mais vous savez mes conditions: Cinq mille francs.

Граф де Салюр: Mais ce serait idiot!...

Графиня де Салюр: Pourquoi ça?

Граф де Салюр: Comment, pourquoi? Un mari payer pour coucher avec sa femme!...

Графиня де Салюр: Oh!... Quels vilains mots vous employez!

Граф де Салюр: C'est possible. Je répète que ce serait idiot de payer sa femme, sa femme légitime.

Графиня де Салюр: Il est bien plus bête, quand on a une femme légitime, d'aller payer des cocottes.

Граф де Салюр: Soit, mais je ne veux pas être ridicule.

(Графиня продолжает раздеваться)
Граф де Салюр: Quelle drôle d'idée vous avez là?

Графиня де Салюр: Quelle idée?

Граф де Салюр: De me demander cinq mille francs.

Графиня де Салюр: Rien de plus naturel. Nous sommes étrangers l'un à l'autre, n'est-ce pas? Or vous me désirez. Vous ne pouvez pas m'épouser puisque nous sommes mariés. Alors vous m'achetez, un peu moins peut-être qu'une autre.

Or, réfléchissez. Cet argent, au lieu d'aller chez une gueuse qui en ferait je ne sais quoi, restera dans votre maison, dans votre ménage. Et puis, pour un homme intelligent, est-il quelque chose de plus amusant, de plus original que de se payer sa propre femme. On n'aime bien, en amour illégitime, que ce qui coûte cher, très cher. Vous donnez à notre amour... légitime, un prix nouveau, une saveur de débauche, un ragoût de... polissonnerie en le... tarifant comme un amour coté. Est-ce pas vrai? Maintenant, monsieur, allez-vous-en, ou je sonne ma femme de chambre.

(Граф бросает ей бумажник)

Граф де Салюр: Tiens, gredine, en voilà six mille... Mais tu sais?...

(графиня поднимает и пересчитывает)

Графиня де Салюр: Quoi?

Граф де Салюр: Ne t'y accoutume pas.

(Графиня смеется)

Граф де Салюр: Chaque mois, cinq mille, monsieur, ou bien je vous renvoie à vos cocottes. Et même si... si vous êtes content... je vous demanderai de l'augmentation.

 




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