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Miss Mystère

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QUI EST LOLA

Miss Mystère

C'était un jour trop beau, trop chaud, pour une rentrée des classes. Ça s'agitait devant le lycée Voltaire. Antoine se tenait à l'écart.

— Salut! lança Samy.

— Salut! répondit Antoine.

— Comment sont les nanas[1] cette année? demanda Samy.
Antoine ne prit même pas la peine de répondre. Samy n'en

demandait d'ailleurs pas tant.

Antoine balaya les petits groupes d'un regard las: ah, les filles! Il se fixa soudain sur une jupe plissée et des socquettes: d'où est-ce qu'elle sortait celle-là? Du Couvent des Oiseaux?[2] Mais elle avait un très beau cartable en cuir! Lui, comme chaque année, il avait un sac à dos kaki, un truc de l'armée, qu'il achetait aux Puces et qu'il échangeait le plus souvent avant la fin du premier trimestre contre un vrai cartable. Malgré la chaleur, il portait un blouson de cuir, un "aviateur" tout usé qu'il avait récupéré d'un copain de son père.

Les portes monumentales du lycée s'ouvrirent lentement. Les élèves s'engouffrèrent. Antoine attendit, à l'écart de la bousculade. Il entra parmi les derniers. Malgré les grands panneaux, les flèches, des élèves se perdaient, couraient affolés, d'une cour à l'autre, erraient dans les couloirs. Antoine renseigna, guida, si bien qu'il arriva dans sa classe juste au moment où la prof principale commençait l'appel.

A part Samy, les types de la classe avaient l'air débile. De toute façon, il ne les fréquentait jamais. Il n'avait pas de copains, juste une relation scolaire, Samy — nécessaire en cas d'absence ou d'oubli de cahier de texte et deux amis: la Mouffette et Roland. Enfin, Roland c'était un demi-ami. Parce qu'il y avait une moitié de Roland qui était son ami à-la-vie-à-la-mort, et l'autre qui était prête à le trahir à tout instant. Antoine s'arrangeait pour voir Roland les jours de la bonne moitié. –Lola Delille! — Présente! lança miss Couvent des Oiseaux.

Lola! Elle s'appelait Lola! Mais c'était de l'usurpation! Lola, c'est une brûlante avec des formes partout, des yeux sombres, une sauvage, une farouche. Pas ça! En jupe plissée et socquettes! Même avec une immense imagination, on ne pouvait pas faire coller "ça" avec une Lola. N'empêche, "ça" avait un superbe cartable! I1 arriverait peut-être à la convaincre de l'échanger contre son sac kaki... Ce genre de "ça" est influençable, mais ses parents? Ces "ça"-là ont des parents, des vrais parents, qui vont voir les profs, et protestent quand leur chérie échange un beau cartable en cuir noir contre un sac minable en toile kaki.

Antoine, lui, n'avait qu'un père, et encore, mais il y tenait beaucoup, d'autant que sa mère était partie dans l'au-delà quand il avait deux ans. Un sale coup. Maintenant elle habitait au Père-Lachaise[3]. Une super tombe, avec son portrait sculpté dans le marbre par Raoul, son père. Il était peintre... peintre et fauché. A dire vrai, il peignait des Irucs tellement effrayants qu'il fallait être particulièrement tordu pour mettre ça dans son salon. Et puis Raoul se disputait avec le monde entier, et surtout avec les marchands de tableaux. C'était un "loser", son père, un perdant, quoi. Antoine ne voulait pas lui ressembler.

Dix jours à peine qu'ils étaient rentrés, pourtant on aurait dit que ça faisait mille ans! Le temps était gris, son sac était lourd et bourré, hier il avait travaillé jusqu'à dix heures du soir et les profs s'énervaient déjà comme s'ils avaient trois trimestres derrière eux.

Tiens, "ça" avait troqué son uniforme contre un jogging[4] rosé! Décidément "ça" faisait tout à l'envers. Quelque chose remua dans l'estomac d'Antoine: est-ce qu'il aurait faim? Oui, sûrement il avait faim.

Au lieu de se précipiter, comme d'habitude, pour être au premier rang, il traîna jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que des places au fond. Alors, grognon, il se posa à côté de "ça". "Ça", contrairement aux apparences, n'était pas bonne élève.

- T'as pas un stylo à me passer, murmura-t-elle, j'ai oublié ma trousse.

C'est drôle, elle oubliait toujours quelque chose, cette "ça". Antoine n'était pas prêteur. Mais solidarité oblige, en classe, même à son pire ennemi, on ne refuse pas un stylo. Sans la regarder, Antoine lui tendit un marqueur.

- S'appelle "reviens" grogna-t-il.

Maintenant, "ça" était au tableau. Antoine avait beau détourner les yeux, le survêt' rosé était attirant comme une étoile sur un arbre de Noël. Elle jouait avec sa frange, s'obstinait à la remonter. Ce qui se passait au tableau n'avait pas l'air de la concerner. — Je me demande ce que vous faites dans cette classe! s'exclama la prof, et elle appela Antoine.

La prof souriait paisiblement. Antoine réfléchissait. Cette "ça" avait quelque chose de bizarre.

«Alors, Antoine?». Antoine résolut le problème en vitesse. La prof parut soulagée. Antoine était de ces élèves qui évitent aux profs de douter d'eux-mêmes. Ceux dont ils disent: «Ah! S'ils étaient tous comme lui!»

Antoine revint à sa place. Lola gribouillait... Oui, cette fille était bizarre. Quelque chose ne collait pas. Antoine avait du flair. D'ailleurs il aurait bien aimé être détective privé, si ça n'avait pas été un métier de fauché.

Comme par hasard, maintenant, Antoine était toujours à côté de Lola, en classe, à la cantine. Il avait dans sa trousse des stylos de rechange pour elle. Il la raccompagnait jusque devant sa porte. Elle habitait avec ses grands-parents. Son immeuble était le plus beau de l'avenue, avec des cariatides sur la façade, Antoine était fasciné par les beaux immeubles, surtout le soir quand les lustres s'allumaient. Il imaginait des bonheurs extraordinaires derrière les rideaux éclairés. Son père affirmait que c'était tout le contraire, des malheurs ordinaires derrière chaque fenêtre, mais Antoine refusait de le croire. Raoul et Antoine habitaient un atelier au fond d'une impasse industrielle. Il y faisait toujours trop chaud ou trop froid. Dès huit heures du matin, ils avaient droit aux bruits des ponceuses, polisseuses, décolleteuses, dans les ateliers voisins. Le bruit occupait l'espace: on le sentait, on le touchait, on en avait le goût dans la bouche. A dix-sept heures, tout s'arrêtait. Quel silence! C'est alors que venaient les odeurs. La plus accrocheuse, l'odeur du métal, dominait les autres, même celle de la peinture de Raoul. Raoul, lui, ne souffrait ni du bruit, ni des odeurs. Au contraire, pour son inspiration, c'était tout bénéfice!

 




Дата добавления: 2014-12-23; просмотров: 37 | Поможем написать вашу работу | Нарушение авторских прав




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