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TEXTE 1. Une chienne de vie.
Nous nous aimions tellement. Cela faisait à peine 3 semaines que nous vivions ensemble et j’avais l’impression que cela faisait des années que je partageais son lit. La notion du temps a toujours été différente pour moi.
Tous les matins lorsque nous nous réveillons elle m’embrasse tendrement et me caresse si fort qu’il me faut chaque fois un peu plus de maîtrise pour ne pas exploser comme un jeune chiot impétueux[1]. Je ne suis pourtant déjà plus si jeune. Enfin, c’est mon premier plaisir de la journée.
Le deuxième est une promenade matinale systématique. Après avoir déjeuné ensemble, elle de café et de biscuits et moi de pain et de lait, nous allons faire un tour dans le parc voisin, nous n’y rencontrons jamais personne. Mes pas dans les siens[2], ne la quittant pas du regard[3], je suis heureux.
Une fois rentrés à la maison, je me repose le temps qu’elle fasse un peu de rangement et de ménage[4], puis elle me quitte quelques heures pour ce qu’elle appelle ses courses quotidiennes. J’en profite pour visiter la maison, pour m’assurer que tout va bien et que rien ne va ternir[5] cette période de bonheur intense que nous sommes en train de vivre.
Lorsqu’elle arrive, c’est déjà l’heure de manger, ce qu’elle me prépare est toujours différent. Que ce soit viande ou légumes, on sent qu’elle prépare ça avec amour et sans compter. Après je fais ma petite sieste quotidienne pendant qu’elle s’absente encore pour je ne sais quelles occupations, elle ne me parle pas beaucoup de ce qu’elle fait l’après-midi. Je ne lui pose aucune question, c’est comme ça.
Mais lorsqu’elle arrive le soir je ne peux m’empêcher de lui montrer ma joie, mon bonheur intense qui ne peut plus se retenir, je lui saute dans les bras et la couvre de baisers. Elle me le rend bien d’ailleurs, elle me dorlote, elle me caresse, elle m’embrasse partout, elle se noie dans mes yeux et dans ces moments-là, je sens bien qu’entre nous c’est pour la vie. Puis le soir venu, elle devant la télé et moi couché, la tête sur ses genoux, nous nous reposons de notre dure journée, avant d’aller passer la nuit ensemble et attendre le lendemain avec impatience.
Ça y est, je l’entends, c’est elle, je reconnais son pas, régulier, feutré, patient et discret, c’est elle, c’est sûr, mon instinct ne peut pas me tromper... Tiens il y a un autre bruit de pas et même des sons de voix. Elle n’est pas seule, c’est bien la première fois depuis que nous sommes ensemble qu’elle arrive avec quelqu’un à la maison.
La clé tourne dans la serrure, je m’apprête à lui sauter au cou[6], mais elle semble ne pas me voir. Elle n’a d’yeux que pour celui qui est avec elle, qu’elle a ramené de je ne sais où. J’essaie de me faire voir, j’ai l’impression d’être transparent, invisible, qu’est ce qui m’arrive?... Je ne comprends pas, tout allait si bien, et d’abord qui c’est celui-là?... Mais, ils s’embrassent! C’est pas vrai, je rêve, je veux mourir, mais qu’est ce qui se passe?... Oui, ça y est, je sais, elle est amoureuse, elle a trouvé un compagnon, ils vont sûrement se faire des caresses toute la nuit sans même se soucier de moi. Je n’ai plus qu’à reprendre ma place, dans mon panier, près du chauffage, la seule chaleur qu’il me reste.
D’après Jean Michel Raffalli «Chienne de Vie»
EX. 1. Lisez le texte à haute voix et traduisez-le en russe en faisant attention aux mots en gras.
EX. 2. Expliquez comment vous comprenez les expressions suivantes et répondez aux questions:
Partager: Est-ce que vous partagez votre appartement (votre chambre) avec qn ou vous y habitez tout(e) seul? Partagez-vous les soucis de vos amis? Et vos amis, partagent-ils vos goûts et vos opinions? Quand vous êtes heureux partagez-vous votre joie avec les gens qui vous entourent? et quand vous êtes malheureux? Etes-vous prêt à partager le destin des gens que vous aimez? Si vous faites un testament vous partagerez vos biens entre vos héritiers d’une façon équitable ou vous donnerez tout à une personne?
Faire un tour = faireune promenade où l’on revient à son point de départ, se promener. Combien de fois par jour allez-vous faire un tour avec votre chien? Où aimez-vous faire un tour? au centre ville? dans votre quartier? dans le jardin? dans les bois? en montagne?
S’empêcher de faire qch: Pouvez-vous vous empêcher de rire si vous vous voyez ou entendez quelque chose de drôle? Si qch vous irrite pouvez-vous vous empêcher de montrer votre agressivité? Que pensez-vous des gens qui s’empêchent de montrer leurs vrais sentiments?
Reconnaître qn, qch: Reconnaissez-vous les gens facilement? A quoi peut-on reconnaître une personne qu’on n’a pas vue depuis longtemps?
Tromper qn (se tromper): – Est-ce qu’il vous arrive de tromper les gens? sur quel sujet? vous le faites exprès[7]? Vous trompez-vous souvent?
Se soucier de qn, de qch: De quoi vous souciez-vous le plus souvent? de l'avenir? du bonheur? de la mode? de la vérité? Vous souciez-vous des autres gens? Et les autres gens, se soucient-ils de vous? Est-ce que ça vous plaît?
EX. 3. Répondez aux questions:
1. Qui est le personnage principal de ce texte? Quand le comprenez-vous? Quel est le mot-clé qui permet de comprendre cette histoire?
2. Aime-t-il sa maîtresse? Trouvez toutes les phrases où il s’agit de son amour envers elle.
3. Quel est l’ordre du jour dans cette famille?
4. Qu’est-ce qui se passe un jour?
5. Pourquoi le récit s’appelle-t-il «Chienne de vie»?
EX. 4. Faites le résumé du texte en 10 phrases.
TEXTE 2
M. Jo était le fils unique d’un très riche spéculateur dont la fortune[8] était un modèle de fortune coloniale. […] C’était un jeune homme qui paraissait avoir vingt-cinq ans, habillé d’un costume de tussor grège[9]. La figure n’était pas belle. Les épaules étaient étroites, les bras courts, il devait avoir une taille au-dessous de la moyenne. Les mains petites étaient soignées, plutôt maigres, assez belles. La présence du diamant leur conférait une valeur royale […] Il était seul, planteur et jeune. Il regardait Suzanne. C’était sûrement une belle fille, elle avait des yeux luisants, arrogants[10], elle était jeune et pas timide […]
M. Jo ne dansait pas mal. Il dansait lentement, avec une certaine application académique, soucieux peut-être de manifester à Suzanne son tact, sa classe, et sa considération.
- Est-ce que je pourrai être présenté à madame votre mère?
- Bien sûr, dit Suzanne.
- Vous habitez la région?
- Oui, on est d’ici. C’est à vous l’auto qui est en bas? Elle est formidable.
- Vous aimez les autos?
- Beaucoup, dit Suzanne. Quelle marque c’est?
- C’est ma marque préférée. C’est un modèle spécial, commandé spécialement à Paris.
- Combien ça coûte?
- Celle-ci m’a coûté cinquante mille francs.
- C’est formidable ce que c’est cher, dit Suzanne.
- La richesse ne fait pas le bonheur, dit nostalgiquement M.Jo, comme vous avez l’air de le croire.
Il regardait de plus en plus près les cheveux de Suzanne, et de temps en temps ses yeux baissés, et sous ses yeux, sa bouche.
- Je ne sais pas, dit Suzanne.
- Vous êtes si jeune, dit-il. Ah, vous ne pouvez pas savoir.
- C’est pas parce que je suis jeune, dit Suzanne. C’est vous qui êtes trop riche.
D’après Marguerite Duras «Un barrage contre le Pacifique»
EX. 5. Lisez le texte à haute voix et traduisez-le en russe en faisant attention aux mots en gras.
EX. 6. C’est vrai… C’est faux… Peut-être…
1. M.Jo avait une sœur.
2. M.Jo avait 28 ans
3. Il était de haute taille.
4. Le visage de M.Jo n’était pas beau.
5. M.Jo travaillait à la plantation.
6. M.Jo ne voulait pas faire connaissance avec la mère de Suzanne.
7. M.Jo était plus riche que Suzanne.
8. Suzanne était très modeste.
9. Suzanne aimait les voitures.
EX. 7. Questionnaire:
1. Pouvez-vous imaginer où Jo a fait connaissance avec Suzanne? Pourquoi a-t-il fait attention à elle? Faites le portrait de Susanne.
2. Jo, comment est-il? Faites son portrait. A-t-il vraiment plu à la jeune fille, qu’en pensez-vous?
TEXTE 3
Le conte de fées a commencé comme un rêve: Fabien était beau, il se disait prêt à tout pour elle, elle l'a pris au mot. L'idée de jouer au mariage a amusé ce garçon de son âge et la famille, perplexe et émue, a vu ces deux enfants mettre leurs habits de noces.
Peu après, triomphante, Lucette a annoncé qu'elle était enceinte. Sa grande sœur lui a demandé:
- Ce n'est pas un peu tôt?
- Ce ne sera jamais assez tôt! a répondu la petite, exaltée.
Peu à peu, les choses sont devenues moins féeriques. Fabien et Lucette se disputaient beaucoup. Lui qui avait été si heureux de sa grossesse lui disait à présent:
-Tu as intérêt à cesser d'être folle quand le petit sera là!
- Tu me menaces?
Il s'en allait en claquant la porte.
Pourtant, elle était sûre de ne pas être folle. Elle voulait que chaque jour, chaque année, lui apporte le maximum. Maintenant, elle voyait que Fabien n'était pas à la hauteur. C'était un garçon normal. Il a joué au mariage et, à présent, il jouait à l'homme marié. Il n'avait rien d'un prince charmant. Elle l'agaçait. Il disait:
- Ça y est, elle fait sa crise.
Parfois, il était gentil. Il lui caressait le ventre en disant:
- Si c'est un garçon, ce sera Tanguy. Si c'est une fille, ce sera Joëlle.
Lucette pensait qu'elle détestait ces prénoms.
D’après Amélie Nothomb « Le Robert des noms propres»
EX. 8. Lisez le texte à haute voix et traduisez-le en russe en faisant attention aux mots en gras.
EX. 9. C’est vrai… C’est faux… Peut-être…
1. Lucette était plus jeune que Fabien.
2. Lucette était heureuse d’attendre un bébé.
3. Fabien et Lucette s’entendaient bien.
4. Fabien n’était pas fou.
5. Lucette aimait bien les prénoms Joëlle et Tanguy.
EX. 10. Répondez aux questions:
1. Lucette et Fabien pourquoi se sont-ils mariés? Quelle était l’attitude des deux familles envers ce mariage précoce?
2. Pourquoi les jeunes mariés se disputaient-ils souvent? Qu’est-ce qui les agaçait, l’un et l’autre?
3. Etaient-ils faits l’un pour l’autre?
Дата добавления: 2015-09-10; просмотров: 91 | Поможем написать вашу работу | Нарушение авторских прав |